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Un événement hybride entre le Sénégal, le Togo et le Luxembourg

Le 25 juin 2025, nous avons eu le plaisir de réunir, dans un format hybride inédit, des acteurs engagés du Luxembourg, du Togo et du Sénégal, autour d’une question fondamentale :
👉 Comment transformer un simple diagnostic citoyen en actions résolument transformatrices pour une résilience écologique, sociale et économique ?

Trois initiatives inspirantes ont servi de fil rouge à cette exploration collective.

Trois territoires, trois démarches ancrées et visionnaires

🇱🇺 Au Luxembourg, Tarik Bouriachi a retracé l’histoire de l’Äerdschëff, bâtiment low-tech emblématique, auto-construit à partir de matériaux recyclés (pneus, terre…). Plus qu’une architecture innovante, l’Äerdschëff est devenu un laboratoire pédagogique vivant sur la résilience et la sobriété technologique. Il a donné naissance au Fonds Citoyen de Résilience (FCR), un dispositif d’accompagnement de projets citoyens couvrant sept domaines clés — de l’alimentation à la gouvernance partagée.

🇸🇳 Au Sénégal, Constanze “Doudou” Sow a présenté l’Université rurale écologique de Guélack, forte de 35 ans d’expérience. Fondée sur la pédagogie du « learning by doing », elle articule autonomie, rentabilité holistique et transmission intergénérationnelle, à travers sept pôles complémentaires : agro-pastoralisme, biodiversité, mémoire écologique, artisanat, eau, revenus alternatifs…

🇹🇬 Au Togo, Sénamé Koffi Agbodjinou a mis en lumière le projet Hub-City, un réseau de « labs » néovernaculaires dans les quartiers populaires. Chaque laboratoire forme les habitant·es, soutient des start-ups coopératives et donne naissance à des outils concrets (imprimantes 3D à partir de déchets électroniques, appli de collecte plastique, monnaie locale Scope). L’ambition : « un Earthship tous les deux kilomètres ».

De la vision à l’action : retour sur notre conférence transcontinentale pour la résilience citoyenne

Résumé de la conférence


Des lignes de force communes : relier, résister, régénérer

Les échanges ont révélé une série de convergences fortes entre les initiatives :

  • La bifurcation écologique comme acte politique : il ne s’agit pas de culpabiliser l’individu, mais de transformer les structures économiques et institutionnelles héritées de logiques extractivistes.
  • La cohérence systémique comme boussole : refus des approches en silos, articulation permanente entre sols, eau, énergie, culture, gouvernance, et mise en place de suivi-évaluation orienté transformation, plutôt que conformisme bureaucratique.
  • La décolonisation des imaginaires et des technologies : théâtre-forum, roman utopique situé en 2075, IA vernaculaire, design de « smart cities » ancrées dans les réalités locales plutôt que dictées par les plateformes globales.
  • La jeunesse comme levier central : formation open-source, ferme-école mère et fermes satellites, Open Code Academy dans les quartiers togolais, ateliers artistiques citoyens au Luxembourg…

Des défis partagés, des pistes concrètes

Loin de toute idéalisation, les intervenant·es ont mis en lumière plusieurs tensions à surmonter :

  • Rentabilité et passage à l’échelle (ex. : besoin de collecter 60 tonnes de plastique/jour pour viabiliser la monnaie Scope)
  • Freins politiques ou administratifs face aux coopératives citoyennes
  • Précarité sociale, justice environnementale, financement patient à construire

Mais des solutions se dessinent, concrètes et enthousiasmantes:

  • Territorialiser les hubs low-tech et les fermes-écoles
  • Tisser des alliances transcontinentales Nord–Sud
  • Étendre les formats artistiques participatifs pour nourrir l’imaginaire
  • Activer des monnaies locales pour soutenir l’économie circulaire
  • Co-construire des tableaux de bord d’impact croisant indicateurs écologiques et dynamiques communautaires

Une alliance translocale en émergence

Ce moment fort a confirmé la puissance des dynamiques enracinées, qui croisent low-tech, gouvernance partagée et décolonisation des savoirs pour opérer une véritable bifurcation écologique.

Le consortium Résistances & Résiliences citoyennes entend se positionner comme facilitateur de ces démarches translocales :

  • en adaptant les outils pédagogiques,
  • en consolidant des collectifs d’expérimentateurs,
  • en ouvrant des espaces citoyens communs où les savoir-faire circulent, se mutualisent, s’amplifient.

Parce que la transition commence là où nous sommes, avec celles et ceux qui veulent, ensemble, redessiner les possibles.